4 février, les surprises de la réserve naturelle du Rothmoos à Wittelsheim

Déplacée du mardi au vendredi pour cause de météo, la balade dans la réserve naturelle régionale du Rothmoos à Wittelsheim a tenu toutes ses promesses. Située à deux pas de l’agglomération mulhousienne, cette réserve est pourtant très peu connue, et nombre des 29 participants étaient surpris de découvrir ce havre de paix insolite. Insolite d’abord car il est situé juste à côté d’une ancienne mine de potasse, le carreau Joseph-Else qui est le berceau de la potasse en Alsace. C’est en effet là qu’Amélie Zurcher et Joseph Vogt ont fait en 1904 un forage expérimental pour trouver de la houille et qu’ils ont découvert par hasard de la potasse. Insolite ensuite car il conserve une juxtaposition de marécages et de zones sèches qu’on trouvait abondamment dans cette forêt du Nonnenbruch (Nonnen car elle appartenait aux nonnes du couvent de Schoenensteinbach et Bruch qui veut dire marécage en allemand). Ce voisinage a encore été accentué par le creusement des mines de potasse qui a entrainé des affaissements ponctuels. D’autre part, la présence d’anciens terrils de potasse a modifié la consistance du sol en y ajoutant par endroits du sel, ce qui fait que cette réserve est la plus riche d’Alsace en biodiversité : elle contient à la fois des végétaux des zones sèches et des zones humides et en plus d’autres plantes qui aiment la salinité. Nous voilà donc partis, en longeant d’abord le terril Joseph-Else puis en surplombant l’étendue de carex qui recouvre la zone marécageuse du Rothmoos (le carex ou Seegras était jadis récolté pour remplir les fauteuils, les matelas, etc). Après le passage sous un autre terril (Amélie 2, entièrement renaturé), nous arrivons au marécage du « Mar en bois », ainsi appelé par les Jeunes Amis des Animaux car dans le marais se dressaient de nombreux bois morts squelettiques. Là, dans et autour des bras d’eau, il y a de l’animation : héron cendré, grande aigrette, canards colverts et autres cygnes, on se croirait dans la Petite Camargue Alsacienne. Après ces visions naturalistes dans un décor romantique, nous poursuivons le long d’un fossé pour faire le tour de la réserve qui mesure plus d’un km2 et qui est propriété du Conservatoire des Sites Alsaciens. Par le chemin de la Dynamitière et les traces d’une ancienne voie ferrée, nous revenons tranquillement au point de départ. Même pas les chaussures crottées. Merci Jacques pour ce parcours inédit que beaucoup ont découvert et que tous ont apprécié.            ad.

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